Les forges d'Audincourt naquirent en 1616.
Elles exploitaient le fer du pays.
Elles furent la propriété des Princes de Montbéliard, puis de puissants maîtres de forge.
Lors de la construction de la ligne de chemin de fer de Montbéliard, en 1866, la compagnie des Forges demanda et obtint l'autorisation de se raccorder avec la gare d'Au-dincourt. Cet embranchement fut terminé en 1868.
Les Forges continuaient leur modernisation. Mais en 1870, au plus fort des hostilités de la guerre franco-allemande, M. Revechon, son directeur, sut conserver son personnel et éviter les déprédations et grosses réquisitions de l'ennemi.
En 1885, sous la direction de M. Steib, l'activité chauffage et tuyauterie commence. En 1899, M. Camille Saglio avait succédé à M, Steib. n fut remplacé en 1904 par M. Raymond Joessel. Les Forges traversent les sombres - années de la guerre, dans des conditions les moins mauvaises possibles. Durant cette période de 1914-1918, son directeur avait pris d'importantes commandes de cuisines roulantes et d'obus de 220.
Main-d'oeuvre étrangère
Pour pallier la pénurie de main-d'oeuvre, on assiste entre 1928-1930 à l'arrivée de forts contingents de main-d'oeuvre étrangère, beaucoup d'Italiens et une centaine d'ouvriers polonais.
La compagnie a prévu et construit pour celle-ci toute une série de maisons dans un quartier d'Exincourt qui prit la dénomination de cités de Pologne.
La compagnie continue a moderniser les diverses installations de l'usine et le train à largets et les laminoirs à tôles.
De nouvelles arrivées d'Italiens et Polonais, environ 250 personnes, s'effectuent entre 1933 et 1937.
De 1939 à 1945 une vie difficile
Sous l'occupation allemande, l'usine continue de produire des tôles électriques et à assurer un maximum d'emplois.
Elle ne peut cependant échapper en 1942-1943 aux réquisitions de personnel par les autorités allemandes et françaises pour le travail obligatoire en Allemagne.
Elle compta dans ses rangs des dizaines de prisonniers de guerre qui retrouvèrent leur emploi après la Libération.
Les effectifs qui atteignaient 1.150 personnes en 1939 étaient tombés à 650 en 1944. L'automne 44 fut très pénible.
Les usines tombèrent en léthargie après le départ en juillet août 1944, d'une bonne partie du personnel au maquis du Lomont. L'activité reprit peu à peu, après la libération d'Audincourt le 18 novembre 1944, par la Ire armée française et les Forces françaises de l'Intérieur.
La première tôlerie mécanisée à chaud, fonctionnant en France, est réalisée à Audincourt en 1947 ainsi que la mise en application de la loi instituant la Sécurité sociale, le 1er janvier, avec instauration pour les cadres d'un régime de retraite.
En avril-mai 1949, la tôlerie mécanisée est mise en route.
C'est le 15 janvier 1951 que la direction met au point un contrôle de temps de travail par pointage et le 10 avril s'effectue la mise à feu simultanée des deux fours Martin.
La production de tôles atteint plus de 5.000 tonnes par mois. Le 22 juin de cette même année, toute la Forge apprend le décès de M. Jannot, à la fois médecin public et médecin agréé des usines.A force de sillonner à bicyclette toutes les rues du quartier, sa silhouette était devenue légendaire.
Le 17 août 53, des difficultés économiques amènent la direction à arrêter le deuxième four Martin et un train de laminage avec mise en chômage temporaire de soixante personnes.
Les Forges cessèrent toute activité en 1971